pouce, parlons de la Quadrature
Je traverse une période épuisante en ce moment mais je m’autorise à lever le pouce quelques instants pour parler de la Quadrature du Net.
La Quadrature du Net est un petit groupement de passionnés qui défend sans relâche cette idée que le fonctionnement d’Internet est intrinsèquement lié à quelques grandes libertés de l’être humain. Depuis plus de deux ans ses membres informent le public et les législateurs, trient l’information, commentent les propositions de loi, et bataillent sans relâche en France et en Europe pour que vous et moi puissent aller et venir librement sur les réseaux chaque matin.
Je peux témoigner de leur mérite puisque j’ai rencontré plusieurs fois deux des principaux membres. Jérémie Zimmermann est jovial, infatigable et pragmatique, c’est lui surtout que l’on voit monter aux créneaux médiatiques. Benjamin Bayart est lucide et pédagogue, et c’est lui qui m’a en tout premier montré les grandes clés du plus formidable réseau de l’histoire de l’humanité. Ce sont des gens super. Il y a aussi Philippe Aigrain, notre philosophe de la culture digitale à nous et qui alimente la Quadrature en idées de fond sur l’après — l’après toutes ces bêtises comme l’Hadopi ou la Loppsi ou l’Acta et tous ces frankensteins punitifs qui perdent l’un après l’autre leurs jambes dans le quotidien des usages informatiques.
Aujourd’hui j’ai écrit à la Commission Européenne qui avait demandé des commentaires sur un autre texte, appelé IPRED. Évidemment comme mon métier est de pétrir de l’information et que le fais avec un ordinateur, j’avais des choses à dire, et ça m’a pris presque une heure. Mais je pense que n’importe qui qui s’intéresse aux débats autour du partage informatique pourra comprendre l’essentiel du texte, et écrire quelque chose de pertinent en un quart d’heure. Chaque e‑mail envoyé compte, et la date limite, c’est demain. Vous êtes cap’?
L’autre chose que j’ai faite aujourd’hui c’est un don à la Quadrature, qui en a besoin maintenant pour passer l’année. Là, ça me prend pas mal plus d’une heure pour gagner l’argent donné, mais je sais qu’il va dans bonne direction. Et de toute façon, ça prend toujours moins de temps que celui qu’il faudra pour faire effacer toutes ces bêtises de nos carnets de lois, une fois que tout le monde sera fatigué de toujours demander la permission de reproduire.