Paolo Damiani
« Qu’est-ce que j’entends, qu’est-ce que je vois ? Un parcours entrepris sans idées préconçues, où, comme a dit Jankélévitch, je trouve des images de charme, d’incantation, quelque chose qui nous entraîne autre part, on ne sait où.
Le sens de la musique n’est alors rien d’autre que charme, quelque chose qui renvoie à un ailleurs qu’on cherche sans jamais le trouver dans la mesure où il est toujours en mouvement. Dans la rapidité du mouvement il y a ce raisonnement instantané, sans transitions, dont Italo Calvino a eu l’intuition et qui m’est toujours apparu comme une bonne façon de raconter l’art de l’improvisation.
En somme, je ne sais pas ce que je cherche, mais quand je le trouve, je le reconnais, merveilleusement inattendu. Nous pourrions dire alors que ce qui nous émeut est aussi un non-dit, un instant de tendresse, une coïncidence aléatoire, une écoute réussie, une fuite en avant, ces visions que l’exercice féroce et constant de l’imagination rend possibles… »